Les apparitions mariales de la rue du Bac font référence aux trois apparitions de la Vierge Marie rapportées par sœur Catherine Labouré entre juillet et décembre 1830. Lors de ces apparitions, la Vierge Marie aurait demandé à la religieuse de faire fabriquer et diffuser une médaille en son honneur. Cette médaille, produite pour la première fois en 1832, connaît un immense succès et est distribuée à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde en quelques années : il s’agit de la médaille miraculeuse. Bien que l’histoire des apparitions se soit rapidement propagée, l’identité de sœur Catherine Labouré est restée secrète presque jusqu’à la fin de sa vie.
Mais qui est Catherine Labouré ?
Catherine Labouré, née le 2 mai 1806 à Fain-lès-Moutiers, un village bourguignon de 396 habitants, est la huitième des dix enfants de Pierre Labouré, un fermier (1787-1844), et de Madeleine Gontard (1769-1815). Sa mère décède le 9 octobre 1815, alors que Catherine n’a que neuf ans. Connue sous le nom de Zoé au sein de sa famille, Catherine développe une affection particulière pour la Vierge Marie.
Les apparitions de la Vierge Marie
Catherine confie à son confesseur que, pendant son noviciat, dans la nuit du 18 juillet 1830, veille de la fête de saint Vincent de Paul, elle aurait été réveillée par un petit enfant qui lui dit : « Ma sœur, tout le monde dort bien. Venez à la chapelle. La Sainte Vierge vous attend. » Pensant rêver, Catherine se lève, s’habille et suit l’enfant. Arrivée à la chapelle, elle entend bientôt le « froissement d’une robe de soie » s’approcher. La Sainte Vierge apparaît, resplendissante, et lui parle durant deux heures, lui confiant que Dieu a une mission difficile pour elle.
Le 27 novembre 1830, Catherine rapporte que la Sainte Vierge est revenue lors de l’oraison du soir. La Vierge se tient debout sur un globe, écrasant un serpent sous son pied, et portant à ses doigts des anneaux de différentes couleurs d’où jaillissent des rayons de lumière sur le globe. Tout autour apparaissent les mots : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous », et la Vierge dit : « C’est l’image des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent. » Pour expliquer les anneaux qui ne projetaient pas de rayons, elle ajoute : « C’est l’image des grâces que l’on oublie de me demander. »
Cette apparition n’est pas précisément datée, seul le mois de décembre est connu. Elle se produit de nouveau à 17h30. Cette fois, seule la « Vierge aux rayons » apparaît, et Catherine entend dans son cœur la Vierge lui dire : « Ces rayons sont l’image des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent. » Pour expliquer les anneaux qui ne projettent pas de rayons, la Vierge ajoute : « C’est l’image des grâces que l’on oublie de me demander. » Contrairement à la précédente apparition, la Vierge ne tient plus le globe doré, ses mains sont baissées et ses pieds ne sont plus visibles, enveloppés par la lumière colorée émanant de ses mains. La Vierge annonce alors à Catherine qu’elle ne la verra plus, mais qu’elle continuera à l’entendre dans ses prières.
La mort de Sainte Catherine
Catherine meurt 46 ans après les apparitions, sans jamais avoir révélé son secret à d’autres qu’à son directeur spirituel, et sans avoir quitté la commune de Reuilly. Dans son couvent, personne ne connaissait son secret durant les premières années. Cependant, à partir de 1855, le secret commence à se répandre. Elle décède le 31 décembre 1876.
Exhumé en 1933, son corps est retrouvé parfaitement conservé et repose désormais dans une châsse dans la chapelle Notre-Dame-de-la-Médaille-Miraculeuse, au 140 rue du Bac, à Paris.